La vue du matin

La vue du matin

mardi 29 décembre 2009

Une traversée « Ole, Ole »

Après une semaine au Americana, nous prenons la direction du Mexique. Le temps est maussade au moment ou nous nous dirigeons vers Pharr et le pont international. Il tombe une pluie froide. Les incontournables tracasseries documentaires à la frontière se déroulent quand même rapidement puisque nous sommes pratiquement les seuls touristes en ce mardi matin. Nous prenons donc l’autoroute vers Monterrey, cette fois sous une pluie battante. Pas toujours accueillant « el Mexico ».

Contournant Monterrey par le « periferico », une autoroute plutôt chère mais qui nous permet d’éviter les dédales de la ville, (un mauvais souvenir, dans notre cas) nous nous retrouvons bientôt sur la nouvelle portion d’autoroute entre Monterrey et Saltillo. Construite sur la crête de montagnes, donc passablement en altitude, nous voilà plongés en plein brouillard, en fait, nous sommes carrément dans les nuages. La visibilité ne dépasse pas 50 mètres et les garde-fou sont la plupart du temps inexistants. Plutôt stressant. Même le GPS ne retrouve pas ses repaires et indique que nous sommes sur une route inexistante.

Après une heure de ce manège à 40 km/h de moyenne, nous redescendons doucement sur le plateau central mexicain où nous retrouvons (enfin) une certaine visibilité. Un arrêt à Matehuala nous apparait bienvenu et c’est sous un déluge que nous y passons la nuit.

Au réveil, la pluie n’a toujours pas cessé. Nous reprenons donc la route, maintenant une vitesse réduite devant ces trombes d’eau qui nous tombent dessus augmentant sensiblement le danger d’aquaplanning. Plutôt bizarre dans ce coin désertique où les cactus sont légions. Bien sûr les mexicains sont toujours aussi téméraires malgré les conditions atmosphériques et fatalement ce que l’on redoutait arriva : la perte de contrôle totale, un véhicule en morceau sur la chaussé après une série de tonneaux, un autre le côté entièrement ouvert, des blessés, des morts probablement, des gens qui crient et courent partout à la recherche de secours. Nous sommes presque les premiers sur les lieux et toujours cette pluie qui n’arrête pas de tomber. La route est totalement bloquée. Nous resterons ainsi un long moment jusqu’à ce que un mexicain nous fasse signe de passer sur une mince bande de terre, tout près des véhicules accidentés. Un très mauvais moment. Une vingtaine de minutes plus tard, nous croisons les premiers secours en route vers les lieux de l’accident. Pas toujours gai « el Mexico ».

Nous atteindrons, toujours sous la pluie, San Miguel de Allende pour y passer la nuit. Jamais une entrée au Mexique ne nous est apparue aussi difficile. Heureusement, en fin de journée, le soleil revient enfin.

Après une excellente nuit cette fois-ci, nous partons vers Patzcuaro. Malheureusement, la malchance nous poursuit et nous nous retrouvons piéger dans un gigantesque bouchon de circulation. Vraiment sans issue. Nous y resterons une heure et demie à pratiquer notre espagnol avec les autres automobilistes. Cela nous permettra d'admirer ces camions Dyna d'une autre époque qui font la fierté de leurs propriétaires. La raison : un carambolage monstre dont seul les mexicains ont le secret. Et des deux côtés de l’autoroute, rien de moins.

Malgré ce retard bien involontaire, nous retrouvons notre mignon petit camping de Patzcuaro. Et fait, plutôt surprenant, nous sommes les seuls résidents. La crise économique frappe durement l’industrie touristique de « el Mexico » semble-t-il. Ici, un arrêt de deux jours s’impose.

Et c’est sous la pluie que nous reprendrons la route vers notre prochaine destination Zihuatanejo. Décidément…

vendredi 25 décembre 2009

Le trajet vers le Mexique

Pour débuter, mentionnons que nous nous sommes séparés du Grand Bleu (avec beaucoup de peine) et que nous voyageons maintenant avec le Road Runner, ici dans sa version originale qui, vous le constaterez sûrement, subira quelques transformations. Autre détail important, nous avons ajouté l'adresse du blog de ma fille Annie, (sous le rubrique "Autre Blog") présentement en Amérique du Sud pour une période de 5 mois. Je vous invite à y jeter un coup d'oeil de temps en temps.



Partis le 9 novembre, soit plus d’une semaine après la date initiale prévue, nous avons décidé de nous rendre d’abord à Panama City, Floride, un endroit que nous connaissons bien. Cela nous permettrait de planifier notre périple au Mexique, n’ayant pas eu vraiment le temps de
le faire antérieurement. Cette fois-ci cependant, nous avons évité de nous présenter au camping du St-Andrew State Park pendant la semaine de l’Action de Grâce américaine, l’endroit étant bondé à cette période de l’année, y compris par les oiseaux. On apprend toujours de nos erreurs…

Malheureusement, pour plusieurs raisons, la température et l’état des lieux en autre, sans oublier une augmentation sensible des tarifs, nous avons décidé que ce serait notre dernière visite ici.

Huit jours plus tard, nous prenons donc la direction du Texas. Il nous faudra trois jours pour s’y rendre, une cadence plutôt moyenne mais très agréable. Nous choisissons de nous rendre au Americana R.V. Park, une suggestion du guide de voyage Mexican Camping de Mike et Terri Chuch. Le camping, situé à Mission, Texas, soit tout près de la frontière est fréquenté par de nombreux voyageurs en route vers le Mexique. Nous pensions y rester deux jours mais les tarifs exigés (30.00$/jour vs 129.00/semaine) nous ont « suggéré » d’y rester une semaine.L’endroit est agréable avec ses nombreux arbres à pamplemousses roses que nous dégustions au petit déjeuner et très bien tenu avec un jolie petite piscine. Et la température est plutôt agréable la plupart du temps. Ici, nous avons vécu la vie des retraités, "american style", qui résident dans un R.V. Park. En passant, il semblerait que la région compte plus de 150 R.V. Park de ce genre et que la population quadruple durant l’hiver. Nous sommes donc allés (tant qu’à y être, n’est-ce-pas…) à un 5 à 7 avec Karaoke, une première pour nous, avons observé (seulement) une soirée de Pokeno, un genre de bingo avec des cartes à jouer, puis participé au fameux dîner du Thanks Giving, avec dinde et tout le tralala et, finalement, avons dansé à la soirée Ballroom du vendredi. Une expérience spéciale plutôt agréable. L’horaire hebdomadaire se répétant avec sensiblement les mêmes activités semaine après semaine, nous doutons cependant que notre intérêt pourrait perdurer.

Je m’en voudrais de passer sous silence ma rencontre 33 ans plus tard avec une de mes anciennes étudiantes, finissante du Collège de Rosemont, version 1976, France Chartrand, qui passait une partie de l’hiver à cet endroit pour s’adonner à sa passion pour l’observation d’oiseaux, la région étant reconnue pour ce genre d’activité. Encore une fois, la preuve que le monde est petit....